Géraldine, figure de proue du basket féminin gabonais se confie à BasketNews

Libreville – Au Palais des sports de Libreville où se tiennent les rencontres de Fiba Afrique /Groupe C pour le compte des tournois qualificatifs de Basketball Africa League ‘’B.A.L’’, Juvénal Lufuma, le président de la Sous-Zone 4, me présente Géraldine. Par formalité, quoi ! Dans les milieux du basket du continent, qui ne connaît pas cette étoile du basket féminin du Gabon et de l’Afrique ? Pour autant, c’est bien la première fois que je me retrouve en face d’elle. Grande de taille, filiforme, toute de grâce et de charme, Géraldine aurait pu être mannequin. Ayant pratiqué, selon sa confidence, l’athlétisme  dans son plus jeune âge, elle aurait  pu aussi bien devenir- qui sait ?- une bonne sprinteuse du 200m ! Comme Marie- José Pérec ! A laquelle elle m’a fait penser dès l’instant où je l’ai rencontrée. Mais le destin a voulu qu’elle aille au basket. Avec succès ! Parcours fascinant sur les parquets du Gabon d’abord, puis de France, d’Italie, de Pologne…Multi médaillée, elle deviendra une icône du basketball du Gabon, une étoile en Afrique.

Proche et distante à la fois, il y a chez cette fille de la personnalité mais aussi une grande simplicité et une envie de partager, de servir...Une championne de cœur! Je n’ai pas résisté à la tentation de solliciter une interview pour les lecteurs de BasketNews . Ce qu’elle a accepté de bon cœur. Pour notre édification à tous. Lisez donc !

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Bonjour, je m’appelle Géraldine Yema Robert et je suis basketteuse professionnelle Franco-Gabonaise. Je suis née et j’ai grandi à Port-Gentil, capitale économique du Gabon ; et ensuite, à mes 18 ans, je suis allée poursuivre mes études en Europe. 

Comment êtes-vous venue au basket : la naissance de votre vocation pour le basket, vos débuts au basket, votre parcours, les clubs où vous avez joué…

J’ai toujours été très sportive, depuis mon plus jeune âge. J’ai commencé par la danse classique, puis ensuite le sprint (100 mètres et 200 mètres), puis le volley ball et enfin le basket ball. Je suis arrivée par pur hasard, je devais avoir environ 15 ans. C’est mon petit frère qui m’a entraîné à pratiquer ce sport. Au début c’était juste un plaisir, puis je me suis inscrite dans une équipe, et ensuite, tout est allé très vite. J’ai joué pendant deux ans au Gabon et ensuite je suis partie en France où j’ai continué en club. The rest is history ! J’ai joué en France, en Italie et en Pologne. J’ai également participé pendant plusieurs années à l’Euroleague et à l’Eurocoupe. 

Quels sont les titres majeurs que vous avez remportés dans votre carrière? Et peut-être votre meilleur souvenir dans le basket !

J’ai eu la grâce de remporter plusieurs titres collectifs et individuels (Championne de France, Vainqueur de l’Eurocoupe, Meilleure joueuse du Championnat de France, l’une des 5 meilleures joueuses de la Can 2015, etc).  Mon plus beau titre ? La fierté dans les yeux de mes parents lorsque j’ai été décorée Officier National de l’Ordre du Mérite en 2015. 

Vous êtes devenue une étoile du basketball  féminin, non seulement pour le Gabon mais aussi pour l’Afrique. Comment assumez-vous ce statut ? Vous sentez-vous investie d’une responsabilité particulière par rapport à cela ?

J’assume très bien ce statut. Vous savez, je suis la seule joueuse de basket professionnelle gabonaise évoluant en Europe. Pour moi, c’est un devoir de tendre la perche à ces jeunes gabonais qui veulent réussir dans ce sport. Je suis la présidente de Yemaly, une association créée il y a exactement 10 ans, qui a pour but : la valorisation et l’initiation de la pratique du basketball chez les jeunes de 8 à 18 ans. Tous les étés, nous parcourons le Gabon afin d’organiser des camps de basket. Nous avons également un volet social. Nous sensibilisons les jeunes sur l’importance d’une bonne éducation scolaire pour leur vie future.  Pour cela, nous leur distribuons du matériel scolaire afin de faciliter leur rentrée scolaire.  Enfin, nous avons également un volet purement "Women's Empowerment" où nous discutons, échangeons, créons des activités avec des jeunes filles afin de les guider, les conseiller, et les aider à s’assumer telles qu’elles sont et surtout, à s’exprimer et à avoir confiance en elles. 

Quelle est la situation du basket féminin au Gabon ? Et comment vous impliquez-vous pour y apporter votre soutien ? 

La situation actuelle du Gabon est assez complexe. En 2015, pour me faire venir en équipe nationale, on m’a affirmé que le basketball gabonais prendrait un nouveau souffle et que les nombreux championnats - jeunes et premières divisions - allaient reprendre. Depuis 4 ans, rien de tout cela n’a été fait. La faute à qui ? Je suis juste attristée de voir mon pays, qui regorge de talents, ne pas donner plus d’importance à ce sport. 

Vous  avez pu assister à Libreville, du 16 au 19 octobre, à la Phase  préliminaire qualificative de Basketball Africa League pour le Groupe C. Que pensez-vous du niveau du jeu produit? Comment jugez-vous sommairement la prestation de ces 4 équipes de la Fiba Afrique /Sous-Zone 4 qui se sont affrontées? 

Le niveau de jeu produit était assez bon. On a vu de très belles choses. Les 3 premières équipes ont montré à certains moments un jeu de qualité et une envie très forte d’aller au prochain tour.

J’en profite pour féliciter l’équipe de mon pays, Manga sport,  pour leur qualification au prochain tour. Par contre, il leur faudra gommer quelques erreurs, que je mettrais dans la case de   l’inexpérience car ayant un collectif assez jeune. Le niveau du prochain tour sera encore plus élevé que celui-ci. Mais j’ai foi en mon équipe ! 

Je vous remercie, Géraldine

Merci à vous pour l’intérêt porté à ma personne. 

Propos recueillis par MAN/ Médias Zone 4